Topic 7190590

DH//590 Re://T7190 [Stef033/Djib/Rube/Spid/BenAFina/Hetch - Testament] post. 19-11-14 17:23:00

TESTAMENT

Aluma Benami

Un test apparemment infaillible en structure policière: écrire l'histoire à l'envers. Bon ici pas besoin, vous allez tous m'objecter, et vous aurez raison, que ce n'est pas de l'écriture policière. N'empêche que si je savais d'avance comment tout ça va finir, je serais plus avancé dans l'élaboration d'un texte final. Non pas que je sois si pressé. La mort dont il est si souvent question dans ce projet rôde alentour de tout ce que le texte se promet de contaminer - comme s'il opérait déjà d'avance. Ne souhaitons pas de mal aux autres. Voyons voir: on sait, d'après les prémices avancées ici l'an dernier, que Chù et Francis vont finir en mode induction. Que Damien va finir seul sans doute, avec une révélation. Mais que sait-on du reste?

Dave Leduc

On ne peut y aller qu'intuitivement. Je pense qu'Oliane et Thomas-Dider seront réunis, en tout cas s'ils ne le sont pas il faudra se passer d'une trouvaille pourtant fort efficace. Test, testament... Nouvelle idée qui m'est venue. Sur ce thème de commençons par la fin. Plus je réfléchis, plus il me semble que la mort est au centre de chacun. Nous voulions écarter une thématique du frère pour éviter le redoublement d'une vieille obsession. En plus, comme me l'a fait judicieusement remarquer Stef hier, le thème de la fraternité, traité sous sa forme de gémellité, a déjà été tracé et offre peu d'intérêt tant la chose a été géniale et marquante.

Yan Yachar

Mais si la mort était au centre des préoccupations, je crois que Georgina Geert aurait un mandat intéressant. Celui d'une passeuse, à défaut d'être une sauveuse. Elle pourrait avoir été rescapée d'un instinct suicidaire quelconque, ce qui favoriserait son engagement dans des travaux subséquents. À préciser. Je reviens à mon idée de testament. Si tous les inscrits ont, mis à part J-Rémi, l'idée de mourir, n'auraient-ils pas faits préalablement un testament?

Stef Lambert

Question intéressante en effet. Car on se demande ce qui pousserait les candidats en Symbiose à se retrouver autour d'une même table. Et pour ce qui est de J-Rémi, ses motivations demeureraient les mêmes qu'initialement. Vouloir aider. Et supposons qu'il aurait, après le salon de la mort, rencontré Oliane. Que celle-ci aurait recueilli un aveu, en liaison avec ce qui le lie à Damien? Car nous sommes tous de plus en plus persuadés que Jay-Rémi et Damien se sont reconnus depuis le tout début. L'inverse ne serait pas plausible, et les cicatrices que porte Damien à son visage seraient factices. On peut avancer l'hypothèse qu'à cause d'elles J-Rémi n'aurait pas reconnu son frère, pour la démentir aussitôt: c'est à cause de ces cicatrices qu'il l'a reconnu, et que le tandem Damien et Jules serait un alibi.

Christian Forget

C'est inouï quand on parle d'aller sur la place publique comme il faut justifier tout! Je me demande combien de projets restent sans écoute, parce que sans publication, alors qu'il y en a tant qui, au contraire, accaparent un lectorat qui s'en contente. Décourageant. Restez-vous quand même avec de l'espoir?

Djibril Rivkah

Somme-nous si malheureux dans ce malheur qui nous habite? La réponse est non je crois. Sinon nous serions ailleurs.

Ruben Hersocovici

Réponse à Christian: on garde toujours l'espoir sinon nous serions tous morts et enterrés. Vu de loin, ce qui semble facile et ce qui ne l'est pas se confondent, ce qui apparaît virtuose est une affaire de rien, ce qui entre dans le détail de la vérité, et qui souvent pourrait passer inaperçu est souvent de l'ordre de l'impossible. Mais il s'en trouve encore, comme il s'en trouvera toujours, pour penser que l'art procède d'une chance qui a rendez-vous avec un don.

Topic 7190591

DH//591 Re://T7190 [Hetch/QMat/Veuv/Jess/Rube/Philo/Brye - Trou] post. 19-11-15 16:07:52

TROU

DH//591 Re://T7190 [Hetch/QMat/Veuv/Jess/Rube/Philo/Brye - Trou] post. 19-11-15 16:07:52

Matt Quesnel

Vous avez peu parlé de la géographie du projet. Elle m'intéresse car elle était ratée dans le projet pilote, ratage d'autant plus prévisible que c'était érigé en contrainte: voir si c'est possible un lieu sans eau! Mais je remarque que dans la restructuration, les lieux tardent à être nommés. Pourquoi? On a déjà la pente, ce qui est bien. Et elle concerne mon tandem préféré: Chù et Francis. Dois-je comprendre que les égouts à ciel ouvert sont au bas de cette pente et qu'en haut, il y a la piste cyclable qui longe le chemin en Y?

DH//591 Re://T7190 [Hetch/QMat/Veuv/Jess/Rube/Philo/Brye - Trou] post. 19-11-15 16:22:31

Christian Forget

Oui, ça demeure encore flou, mais grosso modo c'est à peu près ça l'idée. On tarde à s'y rendre parce qu'on commence à soupçonner que la fixation de Francis pour l'égout (ou les égouts?) ne rencontre pas assez d'opposition. Serait-ce parce que, comme le souhaiterait Francis lui-même, d'autres pourraient se sentir "appelés" fondamentalement par cette attirance?

DH//591 Re://T7190 [Hetch/QMat/Veuv/Jess/Rube/Philo/Brye - Trou] post. 19-11-15 16:24:12

Lorrain Amiot

Jusqu'ici je pense que les deux autres qui pourraient partager ce fantasme avec lui seraient Jules - notre candidat caméléon par excellence - et Jay-Rémi lui-même. Mais ici il faut passer par l'intériorité de Francis. Nous avions quelques dialogues (non trouvables) entre lui et Michael, dans lesquels Michael exprimait son dédain de l'eau sale, un peu comme le dédain de Jakob pour les insectes lors de la fête dans le mikvah.

DH//591 Re://T7190 [Hetch/QMat/Veuv/Jess/Rube/Philo/Brye - Trou] post. 19-11-15 16:25:48

Jess-Ephrem Lamy

Cette contamination m'intéresse. Et ça nous aiderait à décoller encore plus du réalisme. Beaucoup de problèmes se règlent ainsi, dont toute la question policière du corps de Jay-Rémi retrouvé dans l'égout. Une thématique se forme, se nourrit d'elle-même, par voie de projection.

DH//591 Re://T7190 [Hetch/QMat/Veuv/Jess/Rube/Philo/Brye - Trou] post. 19-11-15 16:27:51

Ruben Hersocovici

Deux bémols ici: d'accord pour l'intérêt que ça suscite, mais cet intérêt est pour nous, pas pour le lecteur. N'oubliez pas que le linge d'Alex sent mauvais. Ça commence à faire pas mal de puanteur et de fétifité, cela pourrait devenir exigeant. Il y aurait un aspect concentrationnaire, mais est-ce vraiment nécessaire? Mon autre objection tient au fait qu'un projet trop poétique nous a joué de vilains tours dans le passé. Que l'histoire fasse appel à de la compulsion, une idée obsessive, oui, mais que ça devienne un jeu de symboles et de renvois thématiques, non.

DH//591 Re://T7190 [Hetch/QMat/Veuv/Jess/Rube/Philo/Brye - Trou] post. 19-11-15 16:30:08

Bryer Schmegelsky

Une fois qu'on est ailleurs, tout devient un jeu thématique. L'inconfort a disparu, pour laisser la place à l'Inconfort suprême, un temps béni où des questions qui ne se posent pas reçoivent de force des réponses avec une assurance inconcevable. Ceci nous fait dire nous fait dire que l'inconfort d'avant était pire. Bien sûr: on ne peut pas imaginer la morsure des mouches manitobaines. Rien n'est plus terrible que la vie sur terre.

DH//591 Re://T7190 [Hetch/QMat/Veuv/Jess/Rube/Philo/Brye - Trou] post. 19-11-15 16:31:17

Phil-Émond Brassard

C'est pourquoi peut-être qu'il y a le mot terre dans terrible. Je te trouve scrupuleux Ruben avec tes bémols. Pas plus tard qu'hier, nous étions tous d'accord pour dire que la mort était un lien commun pour tous les personnages. Ceux qui veulent une écriture chrome nickel avec de l'eau limpide et des anecdotes vivantes n'ont qu'à aller s'en acheter, ce n'est pas ça qui manque.

Topic 7190592

DH//592 Re://T7190 [FrogP/Chummy/Veuv/Swan/Leo2/Philo/Indigoss - Motivations] post. 19-11-16 17:09:33

MOTIVATIONS

Léo Cadieux

Il doit être clair dans l'esprit de Damien que l'ennemi n'a pas été abattu - et qu'il doit l'être. Si cette motivation n'est pas installée clairement, le projet s'écroule. Car le grand frère doit vivre absolument - ce qui fait que le meurtre repose sur une confusion entre le frère et l'ennemi, il ne suffit pas de le dire, mais de le montrer. Il y a donc une souffrance qui va s'installer chez Damien sans laquelle il ne va pas passer aux actes. À ce sujet il serait bon de relire l'historique au premier degré, car je ne sens pas en ce moment la justesse de ce crime.

Phil-Émond Brassard

Je remarque que devant un os aussi substantiel que celui que tu soulèves aujourd'hui, le réflexe initial est de tour reprendre depuis le début? Mais est-ce le bon? Notre histoire devient prisonnière de son début, en sorte qu'en voulant préciser l'objet on en solidifie le contour comme les murs d'une prison et on en devient soi-même le prisonnier. Je suis d'accorde avec Princesse: l'univers qu'on abrite doit être sans château. Changement de sujet: savait-on que Jules avait un frère?

Lorrain Amiot

Le plaisir a son importance, plaisir, enthousiasme: sans eux, même si le projet devait aboutir, quelque chose d'essentiel ferait défaut. Pourquoi n'écrivez-vous pas une affaire toute simple, Charity vous le demanderait ainsi. Avec-vous pensé à recruter les services de Cassandra? Et soyez plus à l'écoute des recettes de Meghan. Elle a parfois des observations qui recèlent des trucs importants, auxquels on ne prête pas assez attention. Cette autrice n'est pas si bête, elle oublie simplement.

Martin Després

Oui il a un frère avec une aura aux étranges couleurs. J'aurais peut-être même pensée que ce nouveau Kuny aurait pu être le frère de Manu, à cause même de ces couleurs: jeune, criard, demandant, voire exigeant, avec un peu de vert qui descend le long des parois d'étain, mais un étain translucide, comme le miroir: il est dans sa bulle. Une bulle dans laquelle on pend plaisir à le voir, tout en se sentant tiraillé par le désir de l'en extraire et celui, contradictoire, de s'inviter dedans avec lui. C'est dans la contradiction que les choses se passent.

Luc Plissot

Il maintient le chronomètre en s'adonnant aux prouesses techniques, je le reconnais en tant que danseur: j'en suis un, il en est un. Tu as raison, bravo pour le miroir!  C'est toujours un peu lui qui nous dit quoi faire: Kuny est un enfant gâté, un petit prince, en sorte que s'il y en avait un sur ce site, on le verrait tout de suite arriver.

Jim Thibeault

Il y a un prince des grenouilles, ça fait quand même assez beaucoup! D'accord pour dire qu'il y a chez lui beaucoup d'aspects qui nous ressemblent: un plaisir toujours renouvelé d'être vu! Entendu, attendu, tendu. Le premier être à qui il s'agit de plaire, c'est plus fort que lui: à son papa! Il n'y a pas d'âge pour plaire à son père, et pas de bière si définitive. La catastrophe est toujours sur le point d'arriver, mais de façon à ce que si elle doit se produire, tous jouiront du bénéfice du doute.

Jean-Rémi Charest

Bien, le rire est au rendez-vous. On reste à sept? Ou on extensionne? Je pense que le statut quo nous convient, quitte à mettre les bouchées doubles. Ou, mieux: à continuer comme hier: la révision en premier, et la fin de la journée consacrée à la saisie de travail en cours.

Topic 7190595

DH//595 Re://T7190 [Veuv/Ian9/Etha/Tim2/Philo/SeaW/DavL - Réticences] post. 19-11-20 17:36:42

RÉTICENCES

DH//595 Re://T7190 [Veuv/Ian9/Etha/Tim2/Philo/SeaW/DavL - Réticences] post. 19-11-20 17:36:42

Tim Rigo

La question des réticences demeure, c'est parce qu'elle inquiète. On se demande pour qui on doit écrire. Remarquer le "devoir" écrire. Pour soi? Allez-y pour vous-mêmes si c'est incontournable, mais vous aurez du mal à vous faire une place dans l'esprit du lecteur si vous ne pensez qu'à vous-même.

DH//595 Re://T7190 [Veuv/Ian9/Etha/Tim2/Philo/SeaW/DavL - Réticences] post. 19-11-20 17:36:42

Ian Petitclerc

Elle inquiète parce qu'elle oblige à un examen du réel, alors qu'on voudrait pouvoir nager en eaux troubles sans se soucier d'une identification permanenete du lecteur à un univers qui lui soit connu.

DH//595 Re://T7190 [Veuv/Ian9/Etha/Tim2/Philo/SeaW/DavL - Réticences] post. 19-11-20 17:36:42

Ethan Locas

Les règlements s'appliquent à l'art comme ils s'appliquent à toute dimension de la vie. Notre époque signe aussi sa rectitude dans le tavail de la création. On pourrait croire à la limite que l'écriture pourrait s'enseigner comme l'histoire, ou la géographie, avec des repères, des lois (pas nécessairement naturelles), ou comme n'importe quelle matière requérant de la technique. Je ne pense pas que déplorer ceci se veuille comme un retour en arrière, mais ces retours sont si inexistants aujourd'hui que je commence à me demander si la vérité inhérente à tout projet de création n'est pas tout simplement omise, voire oubliée. J'ai la drôle d'impression qu'on vit en ce moment, dans l'expression de la culture intime, une sorte de Roumanie du début des années 90, de la fin du règne de Ceaucescu, qui fait basculer aussi l'Europe de l'Est dans un écroulement sans fin. Pour de bonnes raisons - celles-ci s'expliquent, mais ici mon analogie s'arrête. Une révolution culturelle a toujours quelque chose d'une amputation.

DH//595 Re://T7190 [Veuv/Ian9/Etha/Tim2/Philo/SeaW/DavL - Réticences] post. 19-11-20 17:36:42

Phil-Émond Brassard

Si je m'inscris à un stage, et que je m'aperçois que le meurtre y est permis, quelle sera ma réaction? Dans mon univers, elle sera bonne, parce que je suis de nature subversive, et parce que ma rébellion trouvera une réponse plus grande que nature, ce qui mettra ainsi en danger mon équilibre dans ma perversion. Mais même si c'est une fiction, aujourd'hui c'est très risqué d'écrire ça. La justice réparatrice va s'offenser.

DH//595 Re://T7190 [Veuv/Ian9/Etha/Tim2/Philo/SeaW/DavL - Réticences] post. 19-11-20 17:36:42

Lorrain Amiot

J'ai lu un livre cet été qui m'avait été recommandé depuis plus d'un an, parce que ce devait être le summum de ce qui se fait tant au plan de l'idée que du succès médiatique. Le livre traînait, toujours à proximité de la main. Je retardais le moment de l'ouvrir à cause de l'épaisseur de l'ouvrage, et aussi pour faire durer l'anticipation d'un moment de plaisir assuré parce que j'avais pleinement confiance en tout le bien qu'on m'en avait dit. Cuisante déception. Un livre de quatre cents pages, une histoire de gens qui souffrent, en se mettant dans la peau de gens qui souffrent, en se posant la question matin midi et soir de ce pourquoi les gens souffrent, qui ne répond jamais à l'intrigue proposée d'entrée de jeu, mais qui réconcilie la souffrance avec la souffrance, et tant qu'à faire, sur des thèmes bon vendeurs. C'est in, c'est hot: la culpabilité, le couple écorché, la bonté qui s'inscrit en menant sa petite enquête policière, une bonté fragile et obsessionnelle, qui cherche à comprendre, vite avant qu'on perde la mémoire, car la dégénérescence héréditaire est aussi au rendez-vous de ces malheurs. Pour moi, ce sont des destins qui n'intéressent que les gens qui ont de la compassion à revendre. Ce livre a en plus le défaut d'être traduit n'importe comment, par un traducteur qui n'a pas l'air d'avoir compris grand-chose à la culture américaine de la classe populaire. Les personnages ont une culture moyenne, un revenu moyen, un modus vivendi moyen, mais le lexique de leurs outils, ainsi que de leur univers en forêt exigerait un dictionnaire spécialisé. Au départ, il y a un drame sanglant. À noter que ce drame, exposé dès la quatrième de couverture, ne trouvera jamais d'explication au premier degré. S'il y a du sang pour faire vendre un livre, ceux qui ont signé le crime seront dans l'oubli ce celui-ci, dans la pénitence, dans des rapports de méfiance puis de rapprochements avec leurs compagnons de prison. En prime, vous aurez le destin exhaustif, et psychologiquement très argumenté, de tous les personnages qui sont évoqués dans l'histoire, incluant ceux dont il avait été question au début et qu'on aurait oubliés si l'autrice ne se faisait pas un devoir de faire souffrir existentiellement tout ce qui sort de son imaginaire.

DH//595 Re://T7190 [Veuv/Ian9/Etha/Tim2/Philo/SeaW/DavL - Réticences] post. 19-11-20 17:36:42

Pierre Laniel

Dans quelle sagesse est-ce qu'on se laisse conduire? L'ironie n'aura donc eu aucun pouvoir? Avez-vous noté le nombre effarant de succès accumulés par des gens qui se sont bien conduits dans des ateliers d'art-thérapie et d'expression de soi? On discréditait l'autre jour la violence qu'on pourrait trouver éventuellement dans Symbiose. Je trouve que la réflexion d'aujourd'hui devrait au contraire nous pousser à la raffiner.

DH//595 Re://T7190 [Veuv/Ian9/Etha/Tim2/Philo/SeaW/DavL - Réticences] post. 19-11-20 17:36:42

David-Lee Gagnon

Oui, j'ai lu Idaho, moi aussi. Une série d'ingrédients dont je me lasse, comme ces recettes avec des parfums à la mode qui font que tous les plats se ressemblent d'un chef à l'autre. Toujours une mémoire vacillante chez les personnages, défaillance qui joue le rôle de l'urgence. Le lecteur est pris en otage car il doit ressentir une émotion de bon aloi devant ces gens qui perdent la mémoire. J'ai éprouvé de la lassitude au bout d'une centaine de pages, alors j'ai essayé de mettre à profit ma technique de lecture rapide. Impossible ici. C'est écrit de telle manière que même en lisant lentement on doit toujours se demander on est dans la tête de qui. Heureusement qu'il y a des dates, sinon l'histoire serait encore plus lourde dans ses ramifications sans fin.

Topic 7190598

DH//598 Re://T7190 [Fabr/SeaW/WitO/Pasc3/Spid/Indigoss/Rose25 - Itinérance] post. 19-11-20 17:36:42

ITINÉRANCE

Rose25

Fab et moi on est inquiets. Depuis la fameuse tempête du 2 nov. qui a laissé la moitié du Québec dans le noir, les itinérants du Plateau Mont-Royal vont maintenant dormir en lieu plus sûr. André, qui ne sait pas à quel point il avait de l'importance pour nous, est-il toujours vivant? On parle souvent des sans-abris qui perdent la vie de façon anonyme - André où que tu sois on est avec toi.

Indigoss

Temps d'arrêt. Semaine de lecture. Salon du Livre de Montréal: suis allé me faire signer Anna et l'enfant-vieillard par l'auteure Francine Ruel. Paraît qui faut dire autrice. Moi qui voulait être une femme quand j'étais petit et devenir écrivain comme elle... Je serais autrice et membre de l'Union des écrivaines en premier et des écrivains, bof... j'aimais mieux quand tout était au masculin mais je ne dois pas le dire car je suis resté un homme, ça paraît mal un homme de dire ça, par manque de courage je trouve, si j'avais changé de sexe je pourrais faire comme Philondine et prendre la part des hommes, comme ceux qui arrêtaient de fumer quand c'était la mode et qui prenaient en faveur des droits pour les fumeurs.

SeaWolf

Je viens de terminer un livre (Noms fictifs d'Olivier Sylvestre) dont on peut dire que c'est le premier de l'année (faut le faire rendu en novembre) qui ne m'est pas tombé des mains. De courts récits, très prenants, avec de petites curiosités qui m'ont amusé: disparition de majuscules, personnages clairement définis par des astuces typographiques. On note des fontes différentes pour les personnages, le discours du narrateur, et aussi le narrateur plus informatif dont le propos, sans être essentiel, est toujours instructif. L'auteur a passé des années à travailler dans un centre d'accueil pour sans-abris, la description du lieu et des circonstances est fascinante. On est derrière une vitre anti-balles, avec le narrateur, et nous faisons connaissance avec de nombreux personnages dans des moments critiques de leurs vies qui ne nous sont pas si étrangères.

Fabrizio

Il "habitait" en bas de chez moi. C'est l'entrée d'un ancien dépanneur. Une entrée renfoncée en pente qui donne directement sur le trottoir. Il a couché là tous les soirs de l'été, et de l'automne. Il ignore que je l'ai vu chaque matin en allant au travail, chaque nuit en revenant chez moi quand je sortais les week-end. J'ai suffisamment de place chez moi pour loger deux autres personnes qui n'ont pas d'endroits pour aller dormir. Mais on m'a dissuadé de les ramener à la maison, quel que soit leur état - même s'ils n'ont apparemment rien de toxique dans le corps. Ce que je trouve de plus cruel c'est que souvent ils dorment encore le matin dans leur coin exposé à la vue de tout le monde, dans leurs sacs de couchage, leurs bottes à côté d'eux, même alors que le traffic a déjà commencé au coin de de Lorimier et Mont-Royal.

Pasc32

J'ai adoré ce livre moi aussi. J'aime l'écriture d'Olivier Sylvestre, qui écoute les battements de son cœur sans s'en rendre compte, mais il nous les livre en écoutant ses personnages, tous aussi attachants les uns que les autres. C'est une osmose réussie. Parmi mes préférés j'ai relu plusieurs fois l'histoire de Tobie. Ce sont de courts récits, mais qui laissent de longues empreintes.

WitOfKam

Si je le vois sur mon itinéraire je vous envoie des signaux, mais pas des mouches, ce sera des papillons et si c'est avant ce sera des flocons. Bryer et moi ce sera notre premier Noël sans nos parents. Ils auront de la peine sans nous, mais pas autant que celle qu'on leur a causée. Être itinérants ici où on est, c'est comme là-bas où vous êtes. On marche en diagonale dans les sentiers qu'on a peine à croire déblayé par les anges. Bullshit. En direction de quoi? On le sait pas.

Spider70

Il y a peut-être les charrues de l'au-delà qui font le travail pour laisser les anges se reposer en novembre, c'est le mois où le gris vire au noir. Pas de blanc. Que des démons. S'ils pouvaient au moins se changer en lutins... qui sait?